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La Polynésie française

 

 

 

Des archipels au milieu de l'Océan Pacifique

 

       La Polynésie française est située au cœur de l’océan Pacifique dans l’hémisphère sud de la planète entre les latitudes 8° et 28° S et les longitudes 134° et 155° O. Elle s’étend sur une surface émergée de 4 200 km², dispersée sur la taille de l’Europe soit 2 500 00km², pour une surface maritime de 5,5 millions de km². En 1960, la Polynésie française compte 80 000 habitants, pour 220 000 en 1996. C’est une collectivité d'outre-mer (COM) de la République française composée de 118 îles regroupées en 5 archipels.

 

                                                   Carte de la Polynésie françaiseSource: E-suschi.

         L’archipel Société, composé de 14 îles, regroupe les Iles-du-Vent et les Iles-sous-le-Vent. Tahiti, située dans les Iles-du-Vent avec 70% de la population polynésienne, est qualifiée d’île « haute » avec un certain relief (point culminant de 2 241m) et la plupart du temps un lagon avec un récif corallien. Papeete la capitale de la Polynésie française, sur l’île de Tahiti, est aussi son centre administratif et commercial. Les Iles-sous-le-vent, avec Bora-Bora, est le centre politique de la Polynésie.

Il y a ensuite l’archipel des Marquises au nord avec une douzaine d’îles sur 350km. Les îles ressemblent plus à des atolls, c’est-à-dire   d’un récif corallien annulaire presque entièrement immergées, et sont les survivant d’anciennes « îles hautes » englouties par  îles l’océan et possédant un lagon là où se tenait le volcan. Puis vient l’archipel des Australes au sud avec 7 îles. Pour finir, l’archipel des Gambier, étant trop petit, est généralement rattaché à l’archipel des Tuamotu. Ils se trouvent au centre de la Polynésie avec 76 îles pour les Tuamotu et 9 pour les îles Gambier. Ces archipels sont constitués principalement d’atolls. Au sud-est

de l’archipel des Tuamotu, nous retrouvons les atolls de Fantagaufa et Moruroa, séparés de 63km. Ceux-ci sont éloignés d'une quarantaine de kilomètres l'un de l'autre.

Au niveau mondial, Moruroa et Fantagaufa sont situés à environ 5 000 km de la Nouvelle-Zélande, ainsi qu'à environ 7 000 km de l'Australie, du Pérou, du Chili et des États-Unis et à plus de 18 000km de Pairs. Tahiti est distante des atolls de 1200km.

Dans les années 1960, les atolls de Moruroa et Fangataufa sont inhabités, en effet ils sont situés dans une zone très faiblement peuplée où l'on dénombre moins de 2 500 habitants dans un rayon de 500 km autour des deux atolls et moins de 5 000 dans un rayon de 1 000 km. L'île habitée la plus proche est Tureia, située à environ 110 km des deux sites, avec 75 habitants.

 

        Moruroa est le véritable nom de l'atoll. Les français l'ont appelé Mururoa à la suite d'une erreur d'écriture sur les relevés. « Moruroa » signifie soit “grand secret”, soit “grand filet de pêche” en tahitien. Cet atoll a une superficie d’environ 15 km² et est composé de plusieurs motus, petit îlot individuel constitué d’un amas de sable situé sur ou derrière la couronne récifale. Fangataufa, lui, est un atoll de 5 km² avec un lagon de 45 km² accessible par une passe navigable située au nord. Les atolls de Moruroa et Fantagaufa étaient, pour faciliter les installations nucléaires, carroyés et dotés de différents noms pour chaque emplacement. Le climat tropical de ces atolls est chaud et humide, ils bénéficient d'une ventilation constante, assurée par les alizés (vents circulants entre les tropiques) à dominante Est, mais aussi grâce à l'océan qui assure une bonne régulation thermique. En effet, ces sites ont été choisis en fonction de ce critère qui devait diriger le nuage radioactif vers 6 000km d’océan inhabité. Le climat peut être divisé en deux saisons: une de pluies de décembre à mars, et une autre sèche de juillet à octobre. Les précipitations sont comprises entre 1200 et 2500 mm par an, mais elles sont rapidement absorbées par les sols dû à un fort ensoleillement (environ 3000 h par an) favorisant l’évaporation de plus de 1500 mm par an. La température moyenne est d’environ 25°C.

 

 

Les infrastructures installées par le CEP

 

Tahiti, base arrière :

En 1963, le port de Papeete et la piste d'aviation de Faa'as sur l'île de Tahiti subissent des travaux d'agrandissement et de modernisation pour recevoir des bâtiments et des appareils de gros tonnage. Tahiti est alors désignée base arrière du CEP.

Le quartier général du CEA est construit à Mahina, près de Papeete, ainsi que le camp militaire d'Arué. Des zones résidentielles pour les familles des militaires et des personnels civils sont également érigées tout comme l'hôpital militaire Jean-Prince.

 

Hao, base avancée :

 

A 900km à l'est de Tahiti se trouve l'atoll de Hao, cet atoll a été choisi par la DIRCEN (Direction des Centres d’Expérimentation Nucléaires) pour servir de base avancée aux sites de lancement de Mururoa et Fantagaufa. Les travaux sur cet atoll débutent en septembre 1964 par l'infrastructure aéronautique, c'est-à-dire lesquais de débarquement et la piste d'aviation de 3420m. Puis sont construits des lieux d’habitation pour les civils et les militaires, habitants dans la « base vie ». Enfin, de nombreux laboratoires, des ateliers et un hôpital furent installés.

La base avancée d’Hao constitue le lien entre Tahiti et les sites de tir et permet également d’assurer plus de sécurité à Papeete en évitant le transfert et les manipulations de matériels et d’engins nucléaires.

Du temps des essais aériens, les installations du CEA étaient basées à Hao, au « Centre technique CEA ». Lors des essais souterrains, les installations techniques et les laboratoires de Hao ont été transférés à Moruroa.

 

Moruroa et Fantagaufa :

 

A 450km au sud d’Hao, se trouvent les atolls de Moruroa et Fantagaufa. Ces deux atolls subirent de grandes modifications lors des travaux d’infrastructures : les cocoteraies sont rasées, des zones portuaires (la zone portuaire « Kathie » entre autres) et des pistes d’aviation sont construites. De plus, des blockhaus pour abriter les PEA (Postes d’Enregistrement Avancé) « Dindon » et « Denise » ainsi que pour le PCT (Poste de Commandement de Tir) « Anémone » sont construits.

 

A partir de 1970, a été aménagée la base vie « Martine » afin d’améliorer l’urbanisation de l’atoll. La création de ce ’’village fonctionnel’’ a entraîné des travaux de grande ampleur : notamment la création de tout un réseau d’électricité, de canalisations pour le traitement de l’eau, de routes ou encore de nombreuses habitations.

Source: Jean-François Thoraval, Album souvenir de ceux qui ont participé

à l'aventure du CEP sur les atolls de Polynésie française, 1966-1967

Plans des carroyages des atolls de Moruroa et Fantagaufa

source: point-zero-canopus.org

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